Sous la forme d’une semaine de résidence et de deux concerts, six artistes et musiciennes sont invitées à explorer l’héritage des idées et de la musique de l’artiste, compositrice et théoricienne américaine Pauline Oliveros (1932-2016). Camarade de classe de composition de Terry Riley et Stuart Dempster en 1956, puis membre du San Francisco Tape Music Center dès 1963 où elle crée une série de musiques électroniques d’une radicalité rare, Pauline Oliveros va dès lors marquer profondément la trajectoire de la musique américaine d’après-guerre à travers un engagement intellectuel et un parcours artistique ancrés dans les enjeux de l’écoute. Dès le milieu des années 1960, s’accompagnant des généreux drones de son accordéon et de sa voix, seule ou en groupe, elle va développer des «rituels» combinant ces improvisations à une suite de mouvements et des exercices respiratoires. C’est sur ces bases qu’elle établira quelques années plus tard le Deep Listening, une philosophie autant qu’un ensemble 

de pratiques pour cultiver la conscience de l’écoute et du phénomène sonore, dans ses implications physiques, sociales, environnementales et spirituelles. Le Deep Listening est aujourd’hui enseigné à travers le monde. Pauline Oliveros est l’auteure d’une œuvre complexe couvrant six décennies, où se croisent ses activités de compositrice, pédagogue, penseuse, militante des droits des minorités, etc. Son épouse, IONE, présente à Genève à l’occasion de cet hommage, est rejointe par les musiciennes suisses Céline Hänni, Anna-Kaisa Meklin et Margrit Schenker, la musicienne et artiste française Félicia Atkinson ainsi que la canadienne Anne Bourne.