Répétition

Au début des années 1960 se forme, au croisement de la musique et des arts visuels, de la danse, du cinéma et de la poésie, une série d’expérimentations novatrices, reposant sur une relation singulière entre le corps et les technologies, la nature et les médias. Souvent collaboratives, liées à la recherche d’expérience communautaire, leur objectif était d’inscrire le sujet au sein d’une œuvre prise dans un double mouvement, à la fois centripète et centrifuge. D’un côté, en lien avec les formes de subversion des normes, par un usage radical des outils électroniques, il s’agit de dilater les limites de l’œuvre, le travail artistique tendant vers l’environnement, le cinéma s’épanouissant dans l’espace et le temps, la musique se mouvant vers l’ondulatoire et le cyclique. De l’autre, les artistes retournent la perception vers l’exploration de paysages intérieurs, critiquant la raison moderne, notamment en réduisant le langage formel, optant pour la répétition, la vibration, autorisant une attention, une écoute à la fois individuelle et collective transformatrice, envisagée comme la création d’un commun.

By repetition, you start noticing details in the landscape s’intéresse à la manière dont, à cette époque, en Californie, ces recherches se sont incarnées de manière singulière autour d’un lieu, le San Francisco Tape Music Center, fondé en 1962 •••